Doctorant en économie internationale/PhD Candidate in international economics

BSE
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Pays émergents, autonomie de la politique monétaire et dynamique des réserves de change

Emerging countries, monetary policy autonomy and dynamics of international reserves

Delphine Lahet

Sophie Brana

L’intérêt pour l’autonomie de la politique monétaire des pays émergents a été relancé suite à la crise des Subprimes et à la mise en place de la politique monétaire non conventionnelle aux Etats-Unis (QE Quantitative Easing). Cette politique a en effet eu des effets de report sur les pays émergents, en change fixe, comme en change flottant. La littérature récente a abordé le sujet sous d’angle d’un dilemme en référence au Trilemme de Mundell : les changes flottants ne suffisent pas à garantir l’autonomie monétaire d’un pays émergent dans un contexte de mobilité des flux de capitaux. Néanmoins, dès 2008, certains auteurs évoquent le rôle des réserves de change pour stabiliser la volatilité des cours de change et traitent des évolutions macro-financières des pays émergents dans le cadre d’un Quadrilemme. Cela tient compte de l’accumulation de réserves de change que les pays émergents ont effectuée depuis 2000. Toute cette littérature s’est jusqu’à présent concentrée principalement sur la flexibilité du régime de change et s’est peu centrée sur un des autres angles du Triangle : l’autonomie de la politique monétaire des pays émergents. Ce sujet de thèse a pour objectif (1.) d’étudier les déterminants de l’autonomie de la politique monétaire, et de mesurer le rôle des réserves de change sur cette autonomie. (2.) Il s’agira aussi d’étudier la dynamique d’accumulation des réserves de change dans les pays émergents, les raisons de cette sur-accumulation, et l’existence de seuils potentiels au-delà desquels l’autonomie monétaire s’accélère ; ou bien l’existence d’une combinaison ‘degré de flexibilité du régime de change-niveau de réserves de change’ pour garantir plus d’autonomie. On pourra ainsi traiter d’un seuil optimal de réserves de change en termes d’équilibre macro-économique. (3.) Enfin, il s’agira de vérifier si hausse des réserves de change et autonomie de la politique monétaire vont de pair avec une plus grande stabilité financière. Une plus grande autonomie de la politique monétaire est-elle une condition suffisante à une baisse de l’instabilité financière que les pays émergents subissent depuis les années 90?

Interest in the autonomy of monetary policy in emerging countries was renewed following the subprime crisis and the introduction of unconventional monetary policy in the United States (QE Quantitative Easing). This policy has indeed had cross-border effects on emerging countries, both in fixed and floating exchange rates. Recent literature has dealt with the subject from the angle of a dilemma in reference to Mundell’s Trilemma: floating exchange rates are not sufficient to ensure the monetary autonomy of an emerging country in a context of capital flow mobility. Nevertheless, as early as 2008, some authors refer to the role of foreign exchange reserves in stabilizing exchange rate volatility and discuss macro-financial developments in emerging countries in the context of a Quadrilemma. This takes into account the accumulation of foreign exchange reserves by emerging countries since 2000. All this literature has so far focused mainly on the flexibility of the exchange rate regime and has concentrated little on one of the other angles of the Triangle: the autonomy of emerging countries’ monetary policy. The aim of this thesis is (1.) to study the determinants of the autonomy of monetary policy and to measure the role of foreign exchange reserves in this autonomy. (2.) The thesis will also study the dynamics of foreign exchange reserve accumulation by emerging countries, the drivers of this over-accumulation, and the existence of potential thresholds beyond which monetary autonomy is accelerated. It might be interesting to also consider a combination of ‘degree of flexibility of the exchange rate regime – level of foreign exchange reserves’ to ensure greater autonomy. In this way, the aim is to deal with an optimal threshold of foreign exchange reserves in terms of macroeconomic equilibrium. (3.) Finally, it could be interesting to check whether higher foreign exchange reserves and greater autonomy of monetary policy go hand in hand with increased financial stability. Is greater monetary policy autonomy a sufficient condition for a reduction in the financial instability?